Le palais du 25 Août 1958, actuel siège de la Haute Autorité de la Communication, a servi de cadre, ce mercredi 3 mai, à la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, telle que déclarée en 1993 par les Nations-Unies. Cette année, le thème est « Façonner un avenir des droits : la liberté d’expression, clé de voûte des droits humains ».
C’est le premier ministre Dr Bernard Goumou qui a présidé cette cérémonie, en présence de quelques membres du gouvernement, des représentants de l’OIF, les présidents et secrétaires généraux des organisations professionnelles de médias, les patrons de presse.
À cette heureuse occasion, ce mercredi 3 mai 2023 à Conakry, le président de la HAC, M. Boubacar Yacine Diallo, a exhorté les patrons de presse, à améliorer les conditions de travail et de vie des journalistes.
« Je voudrais témoigner qu’à la date du 3 mai 2023, aucun journaliste n’est emprisonné et on peut donc se réjouir contrairement à certains pays qui sont souvent cités comme des modèles de démocratie. Je voudrais également me réjouir du fait que les journalistes, quand on juge par le ton emprunté, on en conclut que la presse est libre en République de Guinée. Il est vrai que les journalistes dans l’exercice de leur profession sont parfois victimes de violences. Ce que la Haute Autorité de la Communication regrette et condamne. Nous exhortons les patrons de presse à améliorer les conditions de travail et de vie des journalistes. La Guinée a une mauvaise expérience en termes de rémunération des journalistes. Il y en a qui ne sont même pas payés et cet état de fait doit cesser », a-t-il déclaré.
Poursuivant son intervention, le Président de la Haute autorité de la communication (HAC), a demandé aux associations de presse, de faire l’autorégulation pour éviter que son institution intervienne à tout moment.
« Il est vrai que la HAC est faite pour promouvoir la liberté de la presse, ce que nous faisons au quotidien. Mais en même temps, elle a un pouvoir de sanction. Donc, souffrez qu’elle sanctionne quand des manquements ont été observés et quand ces manquements justifient une sanction », a martelé M. Boubacar Yacine Diallo.
Dans son discours de circonstance, le Premier ministre, chef du gouvernement, s’est réjoui de la célébration de cette journée de la liberté de la presse dans cette salle mythique qui symbolise la liberté du pays.
Aussi, il a saisi cette occasion pour rappeler que c’est dans cette salle que les Guinéens ont exprimé leur « volonté libre à vivre, à s’exprimer et à s’autogérer ».
Dr Bernard Goumou a rassuré que le gouvernement guinéen est encore déterminé à faire plus d’efforts en terme de protection et de garantie de l’exercice de la profession de journaliste.
«La liberté d’expression est la clé de voûte de toutes les libertés et de droits. Pour nous, célébrer cette journée est sacrée. Il est vrai que la trajectoire que notre histoire a connue est faite des courbes, mais il faut reconnaître que depuis le 5 septembre 2021 une nouvelle page de l’histoire s’écrit en terme de respect des droits de la justice et des libertés dont celle de la presse. Depuis 2 ans, notre position au classement au respect de la liberté de presse est nettement améliorée par rapport au passé. Le gouvernement est encore déterminé à faire plus d’efforts en termes de protection et de garantie de l’exercice de la profession de journaliste. Les progrès substantiels et les attentions des autorités de transition, auxquelles certains viennent de faire référence, sont pour le président de la transition une obligation.
En ce qui concerne l’association des hommes de médias à des hautes missions administratives en Guinée et à l’étranger, nous comptons en faire davantage afin de mieux porter la voix de la Guinée et défendre son image dans le monde entier. Nous Guinéens, nous sommes attachés à la liberté et à la circulation libre de l’information.
Les gouvernants que nous sommes, bien entendu nous apprécions les critiques de l’action publique, mais les critiques doivent être objectives et constructives. C’est cela le professionnalisme dans le traitement de l’information où dans l’analyse des faits d’actualité, sous votre contrôle, je parle bien du respect de l’éthique et de la déontologie. Quand vous observez un journaliste qui utilise sa plume, son micro, pour dénigrer, dépeindre un Chef de l’Etat, je pense que cela est inacceptable. Pire, à attaquer sa vie privée, la vie de sa femme, la vie de sa mère et de ses enfants, pour nous et pour vous, cela doit être inacceptable. Quand vous voyez des journalistes qui se mettent dans le manteau des hommes politiques, qui sont payés par des pots de vin pour décrédibiliser un homme politique, pour nous c’est inacceptable. Respecter toujours la personne humaine, Respecter la vie privée », a-t-il conseillé.
Enfin, l’ancien ministre du commerce a invité les associations de presse à veiller à ce que ces journalistes soient rayés dans ces entités.
La cérémonie a été sanctionnée par la distribution des nouvelles cartes de presse, exercice 2023-2025 destinées aux journalistes.
Alpha Ibrahima Touré
Bureau de Presse/HAC