La coordinatrice Afrique de la fondation IFES, Mme Clarrack Paul, accompagnée d’une délégation, a été reçue ce jeudi 2 février 2023, par les membres de la Haute Autorité de la Communication en vue d’échanger autour des préoccupations auxquelles l’institution fait face pendant cette période de transition.
Souhaitant la cordiale bienvenue aux hôtes, le président de la HAC, M. Boubacar Yacine Diallo a mis l’occasion à profit pour présenter ses collègues commissaires présents avant de rentrer dans le vif du sujet. Il a ensuite rappelé à ses hôtes que la Haute Autorité de la Communication est une institution de régulation des médias en Guinée.
« Nous protégeons les médias, les journalistes et nous veillons à la qualité de l’entreprise de presse. Nous délivrons la carte de journaliste professionnel et particulièrement en période électorale, nous répartissons le temps d’antenne entre les candidats ou les partis politiques en lice. Nous contrôlons les messages avant leur diffusion. Et les messages qui sont hors la loi sont retirés avant la diffusion et bien sûr nos décisions peuvent faire l’objet de recours auprès de la cour suprême », a fait remarquer le président de la HAC.
Plus loin, il a mis un accent particulier sur la formation des journalistes en ce qui concerne le renforcement des capacités de ces derniers.
« Nous avons aussi la vocation de former les journalistes pour renforcer leurs capacités. En 2022, nous avons surtout accentué nos projets sur la formation. Par exemple, la veille de l’ouverture du procès des massacres du 28 septembre, nous avons organisé un atelier pour les journalistes en langue nationale parce que ce sont eux qui appellent les populations à s’expliquer dans leur langue. Et nous avions fait venir le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme comme animateur », a confié le patron de la HAC.
S’agissant du service du monitoring des médias, Boubacar Yacine Diallo ajoute que cela se fait au quotidien.
« Nous avons un service de monitoring des médias. Et cela se fait au quotidien. Nous avons des moniteurs qui écoutent les émissions les plus importantes pour toute la journée. Et s’il y a des manquements, ils attirent notre attention là-dessus. Nous avons aussi des équipements qui enregistrent et stockent les émissions », a laissé entendre le Président de la HAC.
De son côté, le directeur IFES pour la Guinée, a étalé les actions de IFES de façon générale.
Selon Mountaga Sylla, IFES travaille pour des missions d’appui aux processus électoraux. Et ces appuis s’adressent aux structures qui sont en charge d’organiser les élections mais qui jouent un rôle majeur.
M. Sylla n’a pas manqué de citer les acteurs étatiques que sont : le ministère de l’Administration du territoire, la HAC et le CNT qui selon lui, doivent jouer un rôle dans le cadre de la transition.
Le directeur Guinée d’IFES a également réitéré que le projet vise d’aller au-delà de la transition parce qu’il faut accompagner les nouvelles institutions et les nouveaux organes qui découleront de cette transition.
« C’est un projet de quatre ans qui a commencé au mois de décembre et qui se poursuivra jusqu’en novembre 2026. La HAC est nommément citée dans le projet comme partenaire bénéficiaire. C’est vrai que vous avez rappelé votre mission en termes de formation et régulation. Mais il y a un chantier que vous faites que nous voulons aussi appuyer, c’est la lutte contre la fausse information et la désinformation, ainsi que les discours de haine. Ce volet est très important. Nous nous réjouissons déjà que vous avez des outils de méthodologie en termes de tracking et d’enregistrement. Mais le contenu que nous nous pouvons donner dans le cadre de ce projet, c’est à la fois en lien au processus électoral d’une part et d’autre part, c’est pour l’apaisement. Parce que le projet a deux objectifs spécifiques : un objectif pour appuyer les questions de reforme », a martelé Moutaga Sylla.
Pour terminer, le Directeur de IFES Guinée, a exhorté les médias de travailler avec les organisations de la société civile dans le cadre d’une transition apaisée mais aussi des élections apaisées.
Alpha Ibrahima Touré
Bureau de Presse/HAC