Après les associations patronales de presse, le syndicat et les journalistes en langue nationale, ce fut le tour ce vendredi le 09 septembre 2022, des communicants de prendre langue avec les commissaires de la Haute Autorité de la Communication. L’objectif de cette rencontre était d’inviter ces communicants à saisir l’occasion afin de préserver la paix et le maintien de la quiétude sociale dans le pays.
Ils étaient une centaine de communicants à se retrouver pour la première fois au siège de la HAC, une salle historique avec la participation de quelques représentants de différents bords politiques.
A l’entame, le président de l’institution a fait un bref rappel historique du grand bâtiment mythique du 25 août, avant de revenir sur quelques dispositions de la loi L002 sur la liberté de la presse, la L010 sur la HAC et la loi sur la cybercriminalité qui ne relève pas de son institution.
Plus loin, le président de la HAC a aussi rappelé à ses visiteurs de faire très attention sur ce qu’ils mettent sur les réseaux sociaux car selon lui, « l’espace là est régi par une autre loi ».
« Après les professionnels des médias, nous avons estimé qu’il était temps de rencontrer les communicants. Parce que si vous prenez la loi sur la liberté de la presse en son article 98, on fait mention de ; « ceux qui »…. Parce qu’on a souvent fait l’erreur de croire que cette loi ne protège que les journalistes. Elle protège plutôt tous les usagers de la communication. Donc il était nécessaire de les rencontrer et attirer leur attention sur certains dérapages qu’ils commettent en longueur de journée : attenter à la vie privée des autres, tenir des messages qui pourraient troubler l’ordre public etc. », a laissé entendre M. Boubacar Yacine Diallo.
Pour plus de compréhension des communicants à ce sujet, la parole a été donnée à d’autres commissaires pour traduire ce message dans nos différentes langues.
Cette démarche, une première en Guinée depuis la libéralisation des ondes est bien accueillie et appréciée par l’ensemble des invités présents à ce rendez-vous.
«La rencontre est venue au moment opportun parce qu’on nous a éclairé sur ce dont on ignorait. Au cours de la rencontre, nous avons plaidé qu’il y ait une loi qui nous protège, mais le président de la HAC nous a rassuré que cet article protège aussi les communicants. On se rappelle au temps du professeur Alpha Condé, il y a eu des communicants qui ont fait la prison ! La rencontre s’est bien passée et on a tiré assez d’enseignements. Nous relevons certes de certains partis politiques mais nous devons savoir que le pays traverse une période exceptionnelle. Donc nous devons tout mettre en œuvre pour préserver la paix », a martelé Mory Traoré, communicant de l’ancien parti au pouvoir.
« Cette rencontre est si importante et je pense qu’en dehors d’ici, les efforts seront faits pour que véritablement les Guinéens puissent comprendre un certain nombre de choses. Je ne sais pas, ça doit venir de la HAC ou du ministère de l’information et de la communication. Je crois en Guinée on a besoin de mettre les points sur les i en spécifiant exactement le rôle de chacun dans la structure. Je voudrais rassurer ici, M. le Président et l’ensemble des commissaires, je vous assure que ce que j’ai appris et ce que j’enseigne, aucun communicant ne se retrouvera en prison. Aucun communicant au sens réel de la science de la communication ne se retrouvera en prison », renchérit Kalil Soumah du PEDN.
Plusieurs autres communicants ont emboîté le pas aux deux premiers intervenants tout en réitérant leur engagement de respecter les lois sur la communication.
Au cours de ces échanges, les communicants ont suggéré l’obtention de quelques modules de formations sur les lois afin d’être outillés. Une demande accueillie à bras ouvert par les commissaires de la Haute Autorité de la Communication. D’ailleurs, le Président de la HAC a offert deux séances de formation à ses hôtes.
Bureau de Presse