« Soyez jaloux de votre indépendance, jaloux de votre liberté » dixit M. Boubacar Yacine Diallo, Président de la HAC.
Réhabilitée et autorisée à reprendre ses activités le 21 septembre dernier, la Haute Autorité de la Communication a échangé ce lundi, 04 octobre 2021 avec les présidents des associations de presse, les patrons de médias et les journalistes. D’entrée, M. Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC a, au nom de ses collègues, commissaires, souhaité la bienvenue, à ses hôtes avant de rentrer dans le vif du sujet.
Dans son discours de bienvenue, M. Boubacar Yacine Diallo a attiré l’attention des hommes de médias sur leur responsabilité pendant cette période de transition. Le Président de la HAC affirme que les journalistes doivent être rigoureux dans le traitement de l’information surtout en cette période de transition.
« Aujourd’hui, plus que par le passé, le professionnalisme doit guider toute notre activité qui s’étend de la collecte, de la vérification, du traitement et de la diffusion de l’information. Je vous exhorte à être jaloux de votre liberté et en même temps, de faire attention à votre responsabilité. La responsabilité de la presse, même en temps normal, est immense parce que c’est elle qui choisit l’information à diffuser et la manière même de diffuser cette information » a martelé le premier responsable de la HAC.
Poursuivant son intervention, le Président de la Haute Autorité de la Communication a invité les journalistes à veiller au respect strict des lois de la République. M. Diallo a au même moment précisé que toutes les lois nationales ont été rétablies.
« Il faut faire attention. Si vous accusez quelqu’un vous vous expose à la loi. Parce que certains parmi vous pensent qu’il n’y a plus de loi. Je voudrais vous rappeler que toutes les lois nationales ont été rétablies. Elles produisent leurs effets comme par le passé, y compris la loi sur la cybersécurité », a lancé M. Boubacar Yacine Diallo.
Avant de passer la parole à ses invités, le Président de la Haute Autorité de la Communication s’est adressé aux journalistes qui font souvent des publications sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux des informations parfois qui sont sans fondement.
« S’il y a des délits sur ce que vous écrivez et publiez dans un organe régulièrement reconnu, c’est la loi sur la liberté de presse qui s’applique. Mais si vous allez écrire sur les réseaux sociaux des informations non fondées s’il y a des plaintes, c’est la loi sur la cybersécurité qui s’applique », a laissé entendre le Patron de la HAC.
Cette rencontre qui s’est tenue dans salle du 25 Août, siège de la Haute Autorité de la Communication, a permis aux journalistes de rappeler quelques difficultés auxquelles la corporation est confrontée. Mais aussi de formuler des recommandations permettant aux médias de réussir leur activité en cette période de transition que traverse le pays.
Pour terminer, M. Boubacar Yacine Diallo a rassuré : « on va mettre rapidement une commission pour rédiger le code de bonne conduite et voir la nécessité de remettre sur pied l’Observatoire de déontologie des médias. Ça sera en collaboration avec les Associations de presse ». Ce, pour répondre à une demande du Président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne.
Au cours de cette rencontre d’échanges, les hommes de médias ont soulevé plusieurs préoccupations concernant l’exercice du métier notamment, la révision de la loi L002 relative à la liberté de la presse. A propos, le président de l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres de Guinée a fait une demande à l’endroit du Président de la Haute Autorité de la Communication et des associations de presse.
« Notre demande consiste à mettre en place une équipe mixte, puisque nous avons deux lois à savoir la loi L03 qui est passée en L010 relative à la Haute Autorité de la Communication et la loi L002. Nous avons dit que cette dernière qui a été obtenue pendant une transition, quoique entourée de beaucoup de forces, nous avons quand même décelé au cours de l’exécution qu’il y a quelques insuffisances qu’il va falloir régler. Pour se faire, il y a le CNT qui doit venir, je voudrais que les associations de presse se joignent à la HAC pour que cette équipe qui doit être mise en place puisse travailler sur les propositions et amendements à apporter sur cette loi » a fait remarquer Aboubacar Camara.
De son côté, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a mis un accent particulier sur la liberté des hommes de médias en cette période exceptionnelle. Pour Sékou Jamal Pendessa, bien que le pays soit sous autorités militaires, il n’est pas question que la liberté des journalistes soit biaisée.
« Nous serons là pour rappeler que cette indépendance des journalistes n’est pas à négocier quel que soit la période. Aucune excuse pour les atteintes à la liberté de la presse. Et au même moment, nous disons à nos syndiqués d’être responsables afin de nous faciliter la tâche », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Alpha Abdoulaye Diallo, président de l’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI), est revenu sur le contenu du mémo que son association a rendu au CNRD, lors de sa rencontre avec celui-ci. « Nous devons rester solidaires. Nous devons restés confraternels. Nous devons appliquer le principe universel selon lequel quand on appartient à un même métier, on se doit solidarité. Soutien tous azimuts en toute circonstance et en tout lieu. Cela fait de nous, techniciens ou journalistes. De personnes toujours débout pour défendre et soutenir tout confrère, partout où il se trouve à travers le monde.
Et nous l’avons fait. Nous devons donc continuer à le faire. En guinée ici aussi nous devons faire en sorte que ce pays qui est considéré comme le plus libre, le libre indépendant et le plus jaloux de sa souveraineté à l’Afrique, montre toujours le bon exemple de solidarité, de confraternité. Je le dis, parce lors de notre rencontre avec la junte le 13 septembre dernier, nous avons en commun formulé un mémo dans lequel nous avons exprimé notre souhait de voir que chaque détenteur de la carte professionnelle délivrée par la HAC puisse travailler librement de nuit et de jour. Nous avons été heureux de constater que cela a été accepté et sur le champ. Nous avons également été heureux de constater que lorsque nous parlons d’une seule et même voix, nous sommes écoutés. Et c’est dans ce sens là que les Associations professionnelles de médias ont exprimé leur souhait de voir surtout suivre les activités de régulation pendant cette période de transition. Et nous sommes tous heureux de la reprise des activités de la HAC. Et donc cet élan de confraternité doit se poursuivre, doit être notre véritable action. Je dis bien action parce que nous devons parler d’une seule et même voix, même si, il arrive que ce qu’il y a à partager est peu comme ce que nous avons actuellement sous nos mains. Il s’agit de la désignation de deux représentants des médias guinéens au conseil national de la transition » Prenant la parole, le président de l’Association guinéenne des éditeurs de la presse en ligne, Amadou Tham Camara, a demandé à actualiser le code d’étique et de déontologie de la presse. « De mon point de vue, nous aurons besoin d’un code d’étique et de déontologie de la presse. Peut-être qu’il en existe, mais, moi je ne sais pas où se trouve ce code personnellement. S’il en existe, il a besoin d’être mis au bout du jour. D’être actualisé. La HAC pourrait donc servir de maître d’œuvre pour ce chantier et je suis absolument convaincu que tous les acteurs de la presse contribueront pour faire le meilleur code d’étique et de déontologie de la presse. Pas uniquement pour la transition mais un code Perrin » a martelé le patron de l’AGUIPEL.
Bureau de Presse