Le Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC) a reçu ce lundi dernier, 28 février 2022, à son siège, le Président de l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI).
La démarche du Président de l’URTELGUI, Aboubacar Camara, vise entre autres à avoir des éclaircissements sur le dernier Communiqué rappelant à l’ordre des journalistes et au respect de l’éthique et de la déontologie du métier qui, quelques heures après, est suivi de la sortie médiatique du Procureur Général de la Cour d’Appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, qui menace de poursuivre les journalistes qui seraient suspendus par la Haute Autorité de la Communication en cette période sensible de la transition.
Au cours de cette rencontre d’échange, le Président de l’URTELGUI, Aboubacar Camara, a soulevé plusieurs préoccupations concernant la décision sanctionnant les journalistes de l’émission « Badoba » de Djoma-média.
Pour lui, cette décision mérite bien des explications afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette sanction, selon le patron de l’URTELGUI.
« C’est la raison pour laquelle, quand nous avons appris cette nouvelle, en tant qu’association, nous avons pris des décisions pour sensibiliser les journalistes en attirant leur attention sur le respect de la loi L002 portant liberté de la presse », a déclaré Aboubacar Camara. Et de poursuivre :
« Nous rappelons que la HAC a fourni assez d’efforts pour la presse. Nous remercions très sincèrement la HAC pour le travail abattu depuis la prise du pouvoir par le CNRD ».
Pour le Président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, ce fut un plaisir d’échanger avec le Patron de L’URTELGUI autour des dérapages constatés ces derniers temps dans les émissions de débat, tant en français qu’en langues locales.
« Dans les conditions normales, on aurait reproduit tous les manquements constatés dans les différentes émissions afin de les faire écouter par les membres de cette association en l’occurrence les patrons de médias en vue de savoir par eux-mêmes ce qui se passe au sein de leurs organes respectifs ».
Tout le collège de commissaires de la HAC a pris part à cette rencontre d’échanges.
Le doyen des commissaires, Fodé Bouya Fofana, a quant à lui rappelé que la HAC est une institution indépendante.
« Nous avions alerté l’ensemble des médias comme quoi, en cette période très sensible, si nous constatons des dérapages, nous allons procéder à des sanctions, ce qui fut fait ». Plus loin, Fodé Bouya Fofana, dira que la HAC, est un organe de protection des journalistes. Pour ce commissaire averti, l’idéal aurait voulu que le problème se règle à l’amiable mais en vain.
Cet autre commissaire en la personne d’Amadou Touré, a expliqué le contexte relatif au communiqué de la Haute Autorité de la Communication en date du 21 février dernier. Pour lui, avant ce communiqué, il a été constaté, beaucoup de dérapages dans plusieurs émissions concernant les opérations de récupération des biens de l’Etat.
« Tous les commissaires suivent les émissions désormais en plus de l’écoute des agents du service monitoring. Entre commissaires, on s’est réparti des émissions. Et l’alerte est élevée au regard du contexte, nous avons aujourd’hui trois conseils dont deux extraordinaires au cours desquels tous les commissaires font le compte rendu des écoutes. On ne peut pas vous dire combien y-a-t-il de journalistes qui sont passés ici dans cette salle de réunion. Les émissions en langue sont beaucoup plus suivies que toutes les autres » indique-t-il.
Le commissaire Amadou Touré, également Président de la Commission Ethique, Déontologie et Mœurs, a aussi invité les président des associations de presse mais surtout les patrons des médias à veiller sur ce qui se passe sur leurs ondes. C’est une question de responsabilité car ce n’est pas toujours de bons messages qui sont diffusés, du moins certaines fois.
Pour renchérir, Ibrahima Tawel Camara du collège des commissaires a ajouté : « Nous avons opté pour la méthode pédagogique. Les journalistes doivent garder leur indépendance et faire leur travail dans la plus grande neutralité. Nous sommes là pour promouvoir la presse et sa liberté ».
« Encouragez les patrons de médias à savoir un peu ce qui se passe dans leurs organes » une invite qu’a lancée en fin de rencontre le Président de la HAC, à l’endroit du visiteur, Aboubacar Camara, président de l’URTELGUI.
Bureau de Presse